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Pétards s'enfument
Blessent l'oreille du chat
Bottes défilent
Mais je n'y serai pas
Fête nationale
Fête martiale
Bals musette, feux d'artifice
Où se cachent les maléfices ?
Feux follets pour oublier
les bastilles qui n'ont point cédé...
Révolution s'est fait avoir
dans la toile de l'Histoire.
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Ils avaient quitté Paris de bon matin, après une nuit d'intense amour, avec vue sur la Seine. La route de l'aube les mena jusqu'à Dieppe où ils prirent une chambre dans un hôtel chic, avec vue sur la mer.
Au cours de la matinée, ils dormirent, s'éveillèrent quelquefois, commandèrent un petit-déjeuner de café noir et croissants, firent de nouveau l'amour avant de se rendormir, fesses contre ventre.
A l'heure du déjeuner, ils émergèrent sous la douche, mirent le nez dehors, sous un beau soleil d'automne et s'en furent déjeuner au restaurant. Ils mangeaient goulûment, se dévoraient des yeux, leurs cuisses furetant pour ne jamais se quitter.
En sortant sous le ciel limpide, il l'enlaça et lui murmura à l'oreille : « je t'offre le perré de Dieppe et, de toute la promenade, ma main ne quittera ta fesse ».
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A l'envers du monde
je vois les nuages
accumulés dans la peau
des humains en rage.
A l'envers des flots
je vois le rivage
où gît l'offrande des ans
sous les algues folles.
Sur les draps du froid
s'étend la sueur des nuits blanches
entre ma peau livide
et l'aspic du désordre.
Les lambis sonnent lumière
dans l'oreille de l'enfance
et s'ouvre l'avenir dans la nuit aux lucioles.
Pourtant il faut partir de cette île sacrée.
Alors, sur mon bâton j'appuie
l'enfer des molécules
dans le gravillon des pas
et l'hibiscus flatte le colibri gourmand.
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Cette question n'est pas initiale. C'est à force d'écrire que l'écrivant s'interroge. Est-il ou n'est-il pas écrivain, regardant son stylo ou son clavier avec autant d'angoisse que le célèbre héros de Shakespeare...
Mais la raison a peu de raisons dans cette histoire. On ne choisit pas d'être écrivain, on le devient.
Et le fait d'être édité ou pas ne change pas grand-chose à l'affaire. Bien évidemment, la quête de lecture est inhérente à l'écriture, tout comme le peintre aspire à ce que l'on contemple et commente son œuvre, tout comme tout artiste... Car l'art est une forme d'expression et comme toute expression, elle se donne à l'autre.
Quant à savoir s'il faut opter pour la vie ou l'écriture, cette question ne se pose que tant que la vie est possible sans écrire. Le propre de ceux qui écrivent est que la vie leur reste en « incomplétude » s'ils n'écrivent pas. Il n'y a pas d'antinomie mais une intrication subtile entre vie et écriture.
Bien évidemment, ces propos sont le résultat d'années de débats sur cette question. J'ai longtemps cherché à vivre... sans écrire, croyant que la vie relevait de l'intensité pure et l'écriture du fictif, du factice, de l'artifice. Mais cette question n'a plus lieu d'être pour moi : l'écriture est, non pas un substitut de la vie ni un exutoire, mais un amplificateur de vie, une lecture constante de la vie. Beaucoup de gens passent beaucoup de temps à déblatérer sur les autres et sur le monde et sur la politique et sur les saisons, etc. C'est ce qu'on appelle les conversations de café du commerce et nul ne se demande si ces gens vivent moins ou plus, ce faisant. Cela fait partie de leur discours sur la vie qu'ils vivent. L'humain est un être de langage : chacun a besoin de trouver le sien. Seul le moine ou l'ermite atteignent un niveau d'intensité intérieure où le langage et l'expression sont réduits à minima.
L'écriture est une floraison qu'ajoute l'écrivain aux floraisons de la vie. Elle est aussi un sondeur d'océan que la vie ne donne pas toujours à voir. Le sentiment d'incomplétude permet justement ces plongeons et ces quêtes... qui ne sont pas hors la vie mais en sa face invisible.
Être édité n'est donc qu'un épiphénomène à la passion d'écrire ; souhaité, souhaitable, mais non moins épiphénomène. L'écrivain doit toujours resté sur l'axe de son feu intérieur et non sur les feux follets de la reconnaissance – même si celle-ci fait du bien !
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