•  

    Au bord de l'océan,

    j'ai tissé un filet de mailles de corail

    mais mes pieds enferrés ne peuvent plus bouger.

     

    Me voici, prisonnière

    d'horizons embrumés

    dilution de mon âme sur l'étanche carnet.

     

    Est-ce que cependant je trouverai la barque

    où rejoindre cette île où dort mon enfant ?

     

    L'enfant que je ne fus jamais

    Celui que je ne fis jamais

     

    Il dort dans un trou de sable noir

    non loin de ce volcan

    où les cendres font écran

    à tout ciel de cobalt.

     

    Il dort, cet enfant, que je ne serai jamais

    Il dort dans un trou noir

    celui de ma mémoire.

     

    Il dort, cet enfant, que je n'aurai jamais

    Il dort dans l'abreuvoir

    où je n'ai pas su boire.

     

    Je reste là plantée

    sur une plage déserte

    les cris d'oiseaux sauvages

    de mon âge m'alertent.

     

    Il faut bien admettre que le temps est passé

    que seuls subsistent quelques instants froissés

    où laver ses mirages pour faire son bagage.

     

    Il faut aussi admettre le temps fissuré

    des rêves de revanche,

    des soifs d'allégresse.

     

    Il faut encore admettre qu'un sourire est parfois

    le signe du départ où l'enfer a livré

    son dernier carton noir pour le néant grimé.

      

      


    4 commentaires
  •  

    Pétards s'enfument

    Blessent l'oreille du chat

     

    Bottes défilent

    Mais je n'y serai pas

     

    Fête nationale

    Fête martiale

     

    Bals musette, feux d'artifice

    Où se cachent les maléfices ?

     

    Feux follets pour oublier

    les bastilles qui n'ont point cédé...

     

    Révolution s'est fait avoir

    dans la toile de l'Histoire.

      

      


    3 commentaires
  • A l'envers du monde

    je vois les nuages

    accumulés dans la peau

    des humains en rage.

     

    A l'envers des flots

    je vois le rivage

    où gît l'offrande des ans

    sous les algues folles.

     

    Sur les draps du froid

    s'étend la sueur des nuits blanches

    entre ma peau livide

    et l'aspic du désordre.

     

    Les lambis sonnent lumière

    dans l'oreille de l'enfance

    et s'ouvre l'avenir dans la nuit aux lucioles.

    Pourtant il faut partir de cette île sacrée.

     

    Alors, sur mon bâton j'appuie

    l'enfer des molécules

    dans le gravillon des pas

    et l'hibiscus flatte le colibri gourmand.

     

      


    6 commentaires


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique